Le Général Joseph Gallieni
Le sauveur de Paris
1914 : aux premiers jours de la guerre, nommé gouverneur militaire de Paris, il a pour mission d’assurer la défense de la capitale, face à la menace allemande.
La suite appartient à l’Histoire
Né le 24 avril 1849 dans les Pyrénées, à Saint-Béat, petite commune de Haute-Garonne, Joseph Gallieni, fils d’officier, suit très vite, la carrière militaire.
En octobre 1868, il intègre l’école militaire de Saint-Cyr.
Le 19 juillet, 1870, la France déclare la guerre à la Prusse.
Mobilisé, il est sous-lieutenant d’infanterie de marine.
Le 1er septembre 1870, il est blessé à Bazeilles, près de Sedan.
Fait prisonnier, il passe six mois en captivité, en Allemagne, avant d’être libéré le 12 mars 1871.
Le 10 mai 1871, au traité de paix, la France perd l’Alsace et une partie de la Lorraine.
En avril 1872, son parcours militaire, après la défaite française, prend une nouvelle direction, celle des colonies françaises.
Successivement : 3 ans à la Réunion, 6 ans en Afrique, 3 ans en Martinique, 2 ans en Afrique, 4 ans en Indochine.
Son dernier périple de 9 ans, le mènera à Madagascar, dont il devient gouverneur général de 1896 à 1905.
Sa mission est de contrer la montée des manifestations anticolonialistes.
Sous son impulsion, de nombreuses infrastructures sont mises en place : chemin de fer, Institut Pasteur, écoles laïques avec enseignement en français etc.
Joffre, alors colonel, participe sous les ordres de Gallieni, à la campagne de colonisation de l’île.
En 1905, de retour en métropole, Gallieni gravite dans les très hautes sphères militaires, jusqu’à̀ être pressenti pour devenir Commandant en Chef de l’Armée française.
Mais en 1911, il met en avant son âge et une santé fragile pour renoncer et laisser la place à Joffre.
Le 25 avril 1914, jour de ses 65 ans, Gallieni, au terme d’une très riche carrière, est à la retraite.
Le 4 juillet, avec son épouse, ils quittent Paris, pour se retirer dans leur maison de Fréjus.
Le 27 juillet 1914, un vide immense : sa femme décède subitement d’une hémorragie.
Le 31 juillet : décret du Président de la République, Raymond Poincaré, stipulant, qu’en cas de mobilisation, Gallieni sera adjoint, à titre de successeur éventuel de Joffre.
Le 2 août 1914, Gallieni rappelé, est à Paris, au ministère de la Guerre.
Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France
Le 26 août, il est nommé commandant du Camp retranché de Paris.
Le 2 septembre, des gares parisiennes, gouvernement, ministères, administrations, se replient sur Bordeaux.
Resté seul, Gallieni a pour mission d’assurer la défense de la capitale, ainsi que la directive de la 6e armée du général Maunoury, qui s’est repliée à l’Est de la capitale.
La suite appartient à l’Histoire …
4 septembre 1914, les reconnaissances de cavalerie française, ordonnées par Gallieni, et envoyées avant le lever du jour, sont de retour.
Gallieni est informé que la route de Paris à Senlis, et tout le secteur Nord est vide d’ennemi. La capitale n’est donc pas attaquée.
Pour le général Gallieni, l’occasion est trop belle, les Allemands se présentent de flanc.
« Ils marchent vers le Sud-Est. Alors j’attaque ! Je leur tombe dessus ».
19h00 : Paris : lycée Victor Duruy, revenus du G.Q.G. britannique de Melun, Gallieni et Maunoury sont informés des derniers renseignements aériens qui confirment le glissement devant Paris, de l’armée Von Kluck.
Gallieni donne ses dernières instructions à Maunoury, avant que ce dernier ne regagne son Q.G. à la mairie du Raincy : Il faut attaquer !
Ainsi, après 9 jours de retraite, l’ordre est enfin venu de se porter en avant…
20h30 : de Paris, Gallieni téléphone au Grand Quartier Général de Bar-sur-Aube, il insiste pour avoir Joffre (son ancien subordonné).
Gallieni l’informe de ses directives, puis il s’efforce de convaincre Joffre hésitant.
Gallieni indique qu’il faut attaquer au plus tôt, les troupes aventurées de Von Kluck, et ainsi de bénéficier de l’effet de surprise.
Joffre, reconnaissant la valeur des arguments, se range finalement au plan de Gallieni.
Churchill écrira :
“Après ce coup de fil, la Bataille de la Marne était gagnée”.
Lord Kitchener dira :
“Par bonheur pour vous, Gallieni a commandé les Armées de Paris et fixé l’heure de l’offensive sur la Marne”.
Maunoury écrira :
" C’est Gallieni qui, à ses risques et périls, a donné l’ordre d’attaquer. C’est lui qui a pris les responsabilités. C’est à lui que revient l’honneur de la Victoire”.
Clemenceau dira :
“C’est lui le véritable sauveur de Paris. Sans lui, la victoire eut été impossible”.
Von Kluck écrira en 1916 :
“Il n’y avait qu’un général qui put accepter, contre toutes les règles, de porter le combat, aussi loin, en avant de ses défenses ; pour mon malheur, ce fût Gallieni. Sur cent gouverneurs, il n’y en avait pas un, capable de faire ce qu’a fait Gallieni”.
22h00 : mairie du Raincy, au Q.G. de la 6e Armée, à la suite de la communication téléphonique Gallieni-Joffre, le général Maunoury, reçoit l’ordre transmis par Gallieni, du Grand Quartier Général de Joffre, qui confirme de commencer dès demain matin, son mouvement, en direction du Nord-Est de Meaux.
Le lendemain, 5 septembre 1914, vers midi, le premier coup de canon tonnait :
La bataille de la Marne venait de s’engager ...
Le général Gallieni, sera Ministre de la Guerre du 29 octobre 1915 jusqu'au 10 mars 1916, date à laquelle il devra interrompre son ministère, pour raison de santé.
Souffrant depuis plusieurs années d’un cancer, il meurt des suites d’une intervention chirurgicale à Versailles, au 27 rue Maurepas, à la Maison de la Santé des Sœurs Augustines. (Plaque commémorative).
Après des funérailles nationales à Paris, il est inhumé à Saint-Raphaël, près de son épouse, décédée une semaine avant le déclenchement de la guerre…