Chauconin-Neufmontiers - Grande Tombe
Ici reposent Péguy et ses compagnons d’armes
Cette nécropole militaire, connue sous le nom de « la Grande Tombe de Villeroy » est, en réalité, située sur le territoire de la commune de Chauconin-Neufmontiers.
Les corps des officiers et des soldats tombés le 5 septembre 1914, devant Villeroy, y sont ensevelis.
C’est sous ce tertre que reposent Charles Péguy et ses compagnons d’armes.
Patrimoine mondial UNESCO
Description
Pourquoi les soldats, ont-ils été enterrés, à partir du 8 septembre, à 400 mètres des lieux du combat ?
A l'époque, près de la route, il y a une grande fosse servant à stocker la pulpe des betteraves.
En cette saison de l'année, elle est vide.
En raison du très grand nombre de tués français, les soldats territoriaux les regroupent et les ensevelissent ensemble, les 8, 9 et 10 septembre ; cette fosse devenant ainsi leur tombeau.
A l'origine, elle contient, selon les divers récits et témoignages (bien souvent erronés), un nombre varié de soldats et officiers ensevelis (de 135 à 317).
Après la guerre, en février 1920, les autorités militaires procédèrent au regroupement des autres tombes dispersées du champ de bataille, et pour la très grande majorité, les combattants de la Brigade marocaine.
Un cimetière militaire situé à Neufmontiers, à l’intersection des chemins d’Iverny et de Monthyon, au pied du bois du Télégraphe fut aménagé.
Là furent regroupées environ 300 tombes, ayant pour uniques inscriptions : « A un tirailleur marocain inconnu », « A un soldat français inconnu » à l’exception de 8 à 10 noms seulement...
(Ce cimetière n'existe plus, toutes les tombes ont été transférées en mai 1924, au cimetière national français de Chambry, dans l’ossuaire D, pour les sépultures inconnues).
L’administration militaire, sans concertation, procéda ensuite à l'exhumation des corps de la Grande Tombe. 34 à 38 furent mis en bière.
Devant l’indignation des familles, de la presse régionale et grâce à l’intervention, notamment, de Georges Lugol, maire de Meaux, auprès du ministre de tutelle, André Maginot, les opérations fort heureusement, stoppèrent.
Les corps exhumés à ce moment-là, et enterrés à 5 km de la Grande Tombe, furent réintégrés à jamais dans ce tumulus de la Grande Tombe dite de Villeroy-Neufmontiers.
C’est sous ce tertre que reposent désormais Charles Péguy et ses compagnons d’armes.
Sur le monument érigé en 1932 : 99 noms de soldats sont inscrits. 32 soldats et 2 sergents demeurent inconnus...
Au total 133 soldats y sont ensevelis, principalement ceux du 276e régiment d'infanterie de Coulommiers, et quelques soldats du 246e de Fontainebleau et du 231e de Melun.
Beaucoup étaient originaires de Paris et de sa banlieue, mais un nombre important de soldats Seine-et-Marnais reposent dans la “Grande Tombe” et sont originaires, entre autres :
d’Amillis, Annet-sur-Marne, Bellot, Blandy-les-Tours, Bussières, Chatenay-sur-Seine, Chelles, Crégy-lès-Meaux, Dagny, Dhuisy, Ferrières-en-Brie, Guermantes, Jouy-le-Châtel, Juilly, La Ferté-sous-Jouarre, La Trétoire, Lagny-sur-Marne, Lescherolles, Lizy-sur-Ourcq, Luzancy, Meaux, Mitry-Mory, Ozouer-le-Voulgis, Puisieux, Saint-Augustin, Saint-Cyr-sur-Morin, Saint-Léger, Sammeron, Sancy-lès-Meaux, Sognolles-en-Montois, Torcy…
D’après les archives, et les recherches, il y aurait en fait 127 corps ensevelis au lieu de 133, du fait de doublons ou autres erreurs.
Pourquoi dans cette nécropole, tant d’inconnus, mais aussi dans une proportion absolument énorme, dans les proches cimetières militaires français d’Etrépilly et de Chambry ?
Lors de la mobilisation, les soldats français reçoivent leur plaque d’identité, en aluminium, et délivrée en un seul exemplaire.
Au recto de la plaque sont gravés : le nom et le prénom et l’année d’incorporation au service militaire.
Au verso : le numéro de matricule du soldat et le nom du bureau de recrutement.
Cette plaque est attachée à leur cou, ou plus généralement au poignet gauche, par un cordon de coton écru.
Au cours des combats, ce cordon trop fragile ne résistera pas, ce qui explique en partie le nombre important de soldats inconnus.
Par ailleurs, ce cordon porté à même la peau du poignet, outre la gêne, ne tardait pas à se souiller et devenait un foyer d’infection ; en conséquence, un certain de nombre de soldats s’en séparaient.
Finalement, les soldats tués et restés sur le terrain après les combats, ont aussi, pour certains, été dépouillés par les Allemands, dans la nuit du 5 septembre.
Dès 1914, la Grande Tombe, sera un haut lieu de pèlerinage. A chaque anniversaire de la bataille de la Marne, de nombreuses personnalités viendront s’y recueillir.
En 2018, elle a fait l’objet d’une demande d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
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Tarifs
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