Le général Michel Joseph Maunoury

Le général de la bataille de l'Ourcq

C’est son armée qui surprendra, au nord de Meaux, le flanc droit de la  1ere armée allemande de Von Kluck, et participera activement à la victoire de la bataille de la Marne.

Joseph Maunoury est né le 17 décembre 1847, il est le fils d'un docteur en médecine. 

Polytechnicien, il devient en 1867 officier d’artillerie.
Il participe à la guerre franco-prussienne de 1870-1871,

Le 2 décembre 1870, à la bataille de Champigny-sur-Marne, il est blessé par une balle qui lui a traversé la jambe droite.

Général de brigade en 1901 puis Général de division en 1906, il commande l'artillerie de la Place et des forts de Paris et est Commandant de l'École supérieure de guerre.

En 1910 il nommé Gouverneur militaire de Paris et membre du Conseil supérieur de la guerre.

Le 21 août 1914, en pleine bataille des frontières, le général Maunoury, atteint par la limite d’âge et malgré ses 66 ans, est rappelé d’urgence, par Joffre, pour commander l’armée de Lorraine et contenir l’offensive allemande.

Le 25 août, malgré la réussite de sa contre-attaque, les forces françaises doivent se replier.

Le 26 août 1914, il est nommé à la tête de la 6e Armée nouvellement constituée, destinée à freiner la ruée allemande et de protéger Paris menacé.

Le général Gallieni, commandant la place militaire de Paris, met à sa disposition les troupes du camp retranché de Paris. 

C'est donc Maunoury, qui, dès le 5 septembre 1914, dirigera l'attaque décisive sur le flanc de la 1ère armée allemande du général Von Kluck.

Après la victoire de la Marne, le front français va poursuivre les troupes allemandes et se déplacer vers le Nord, et se positionner sur les rives de l’Aisne.

Bataille de l'ourcq 1914
Source : MGG

Le 11 mars 1915, vers 16h00, à Vic-sur-Aisne, sur le plateau de Nouvron, après s’être faufilés depuis Vingré, à travers les boyaux des tranchées françaises, le général Maunoury et le général de Villaret, arrivés en première ligne, observent, derrière un créneau de tranchée, les lignes allemandes éloignées seulement de 30 à 50 mètres. 

Soudain ils sont atteints, tous deux, à la tête, par une même balle allemande. 

Le général Maunoury a l’œil gauche arraché, sa mâchoire est fracassée. 

Il est évacué dans un état alarmant, à Villers-Cotterêts, ville où se trouvait son Quartier Général.

Vers 22h00, le soir même, Joffre vient à son chevet, et devant le général, qui ne donne pas signe de vie, il épingle au-dessus de son lit, la Médaille militaire.

Soigné, il perdra malheureusement, totalement la vue. 

Guéri, mais aveugle, Maunoury sera nommé le 5 novembre 1915, Gouverneur militaire de Paris, fonctions qu’il avait occupées de 1910 à 1912.

À sa demande, il est remplacé, le 6 avril 1916, au moment de l’offensive allemande sur Verdun, par le général Dubail.

Le 28 juin 1919, Maunoury sera un des rares généraux français à assister, à Versailles, à la signature du traité de paix avec l’Allemagne.

Retiré dans sa propriété du village d’Herbilly, dans le Loir-et-Cher, il décédera à 75 ans, le 28 mars 1923 dans le train qui l’emmenait à Paris.

Trois jours plus tard, le 31 mars 1923, il est, à titre posthume, élevé à la dignité de Maréchal de France. 

Le 2 avril 1923, lors de funérailles nationales, en présence notamment des maréchaux Joffre et Foch, il est inhumé à Mer (Loir-et-Cher) ville proche de sa propriété. 

Le 15 août 1928, à Mer, un monument est inauguré. 

Maunoury est représenté debout, le regard tourné vers l’Est,

“D’où viendra le danger à nos frontières” 

Derrière lui, deux sculptures de soldats français.

Le premier soldat est en tenue 1870-1871, le second dans l’uniforme mis en service en 1915.

Le 13 mai 1931, le corps du maréchal Maunoury est transféré, sous la coupole de l’Hôtel des Invalides, à Paris, dans la crypte, des gouverneurs. 

Parmi ceux de 1914, qui y reposent, dans de simples alvéoles : Lanrezac, Franchet d’Espèrey, Juin, Nivelle, Ruffey, Sarrail, de Langle de Cary, Humbert, Pau, Mangin …
Cette crypte n’est pas accessible au public, ou bien d’une manière exceptionnelle.


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